La transition vers la mobilité électrique transforme peu à peu nos villes et nos habitats. Mais comment concilier cette évolution avec la préservation des bâtiments anciens – parfois classés, protégés ou simplement dotés d’un charme architectural singulier à l’installation de bornes de recharge en copropriété dans ces contextes pose un véritable défi : allier performance technique et respect du patrimoine.
Moderniser une infrastructure électrique vétuste
Les immeubles construits avant les années 1970 n’étaient pas prévus pour supporter une demande électrique élevée. Avant d’envisager la pose d’une borne de recharge, il est donc essentiel d’évaluer la capacité du réseau existant.
Un diagnostic électrique permettra de déterminer si l’alimentation est suffisante ou s’il faut renforcer le tableau général. Parfois, l’ajout de disjoncteurs suffit ; dans d’autres cas, une remise aux normes complète s’impose. Dans tous les cas, cette intervention doit être confiée à un électricien certifié IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicules Électriques).
Le droit à la prise en copropriété : un cadre à respecter
Depuis 2011, le droit à la prise autorise tout résident en copropriété à installer, à ses frais, une borne de recharge sur sa place de stationnement. Cette démarche ne requiert pas l’accord préalable de l’assemblée générale, mais doit être notifiée au syndic par lettre recommandée.
Ce droit simplifie l’accès à la recharge individuelle, mais son application doit respecter certaines règles : recours à un installateur agréé, conformité aux normes, intégration harmonieuse au réseau commun. Dans certains immeubles, des contraintes spécifiques – exiguïté des locaux, accès difficile au parking – peuvent compliquer l’installation.
Solution individuelle ou collective ?
Deux approches sont envisageables selon la configuration de l’immeuble et le nombre d’usagers :
– Individuelle : plus simple et rapide, elle repose sur l’initiative d’un seul copropriétaire.
– Collective : pensée à l’échelle de l’immeuble, elle permet d’anticiper les besoins futurs. Son coût initial est plus élevé, mais elle peut ouvrir droit à des subventions et renforcer l’attractivité du bien.
Pour les copropriétés concernées, cette page dédiée à l’installation de bornes de recharge en copropriété peut être une ressource précieuse.
Préserver le cachet architectural
Installer une borne dans un bâtiment ancien demande une attention particulière. Il est souvent possible de dissimuler les câbles dans les moulures existantes ou d’opter pour des équipements au design discret.
Dans les bâtiments classés ou situés en zone protégée, une autorisation de l’Architecte des Bâtiments de France peut être requise. Mieux vaut alors faire appel à des professionnels familiers de ce type d’intervention.
Financements disponibles
Plusieurs aides publiques peuvent accompagner ce type de projet :
– Le programme Advenir, soutenu par l’ADEME, finance jusqu’à 50% des travaux en copropriété.
– Une TVA réduite à 5,5 % s’applique pour les logements de plus de deux ans.
– Certaines collectivités locales proposent aussi des aides supplémentaires, notamment pour les installations collectives ou répondant à des critères environnementaux.
Une transformation necessaire
L’essor de la voiture électrique n’est plus une tendance, mais une réalité durable. Adapter les bâtiments anciens à cette nouvelle ère, c’est répondre aux attentes actuelles des résidents tout en préservant et valorisant le patrimoine immobilier.
Allier tradition et innovation est non seulement possible – c’est devenu essentiel. À condition d’être bien conseillé et de suivre une démarche rigoureuse.