Peut-on être épicurien… et gamer ? Spoiler : oui.

Peut-on être épicurien… et gamer

Image générée avec AI Suite

Il fut un temps (pas si lointain) où “gamer” rimait avec néons RGB, pizza surgelée et soda tiède oubliés sous un écran 144Hz. Clairement pas le monde du linge de lit en lin lavé, de la vaisselle japonaise émaillée ou des œufs parfaits à 63°C.

Mais ce cliché commence sérieusement à se fissurer. Parce qu’on peut très bien enchaîner trois parties de Fortnite — build, sniper, victoire — puis comparer des nuances de bois massif pour une table basse scandinave. On peut savourer un Crozes-Hermitage, ajuster le volume d’une playlist jazz… et se demander si ça vaut le coup de claquer ses derniers Fortnite V-Bucks pas chers dans un skin samouraï qu’on ne portera que deux fois (indice : oui).

Le gamer d’aujourd’hui ne vit pas dans une grotte. Il a une cuisine équipée, des plantes qu’il arrose (parfois), et un sens du détail qui va au-delà de la manette. Il sait faire la différence entre un flat white raté et un vrai café de barista — et entre un combo de build efficace et une chorégraphie d’emote bien calée.

L’épicurien et le gamer ? Ce ne sont plus deux mondes opposés. Ce sont deux facettes d’un même profil. Un profil qui aime le plaisir bien pensé, qu’il soit tactile, visuel ou 100 % virtuel.

Le gamer nouvelle génération n’est pas en survêt’

Soyons honnêtes : les gamers d’aujourd’hui ne vivent plus dans une cave sombre à bouffer des chips. Ou du moins, plus que ça.

Le joueur moderne a vieilli, évolué, affiné ses goûts. Il connaît la différence entre un flat white et un cappuccino. Il a un plaid bien plié sur le canapé, un abonnement à Elle Décoration, et probablement une lampe d’appoint achetée chez un artisan lyonnais via Instagram.

Ce n’est pas incompatible avec les longues sessions de Fortnite. Au contraire : après une journée bien remplie, quoi de plus satisfaisant que de poser son assiette de tagliatelles aux truffes, allumer la console, et se défouler un peu dans un monde où on peut construire une tour de cinq étages en 3 secondes ?

Le goût, ce n’est pas qu’une affaire d’esthétique

Être épicurien, ce n’est pas juste aimer les belles choses. C’est savoir les apprécier. C’est le goût du goût. L’attention. L’intention.

Et si vous pensez que ça ne s’applique pas au jeu vidéo, c’est que vous n’avez pas joué à Fortnite avec un minimum de recul.

Parce que Fortnite, malgré ses couleurs flashy et ses personnages parfois absurdes (coucou Peely !), a une vraie logique esthétique. Des saisons entières sont construites autour de thèmes visuels forts : mythologie grecque, cyberpunk, style western, déco rétro-futuriste… Il y a du soin, du détail, de la cohérence. 

L’architecture des maps, les textures, les palettes de couleurs — tout ça, c’est de la composition visuelle. Exactement comme en déco ou en cuisine.

On aime les belles assiettes ? On peut aimer les beaux environnements virtuels aussi.

Peut-on être épicurien… et gamer

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Le plaisir est une stratégie.

Être épicurien, c’est aussi savoir doser ses plaisirs. Ce n’est pas de la gloutonnerie — c’est de la maîtrise.

Et Fortnite, mine de rien, c’est un excellent exercice de modération. On y apprend à temporiser, à gérer ses ressources, à savourer la montée d’adrénaline. On attend le bon moment pour se lancer, comme on attend que le fromage fonde parfaitement sur une tartine à la truffe.

Même les skins — ces “tenues” virtuelles qu’on achète pour personnaliser son personnage — relèvent d’un plaisir esthétique contrôlé. On ne les collectionne pas par hasard. On choisit un style. Une signature. Certains skins deviennent presque des extensions de notre goût personnel. 

Minimaliste ? Extravagant ? Inspiré des mythes grecs ? Fortnite a une garde-robe plus variée que certains dressings de designers.

On peut aimer un bon foie gras ET camper dans un buisson

La vraie opposition n’est pas entre jeu vidéo et goût raffiné. Elle est entre préjugés et réalité.

Oui, on peut passer deux heures à cuisiner un bar en croûte de sel, puis s’installer avec une manette pour dix parties de Fortnite. On peut avoir un salon impeccable, des plantes vertes qui survivent (miracle), et un ratio de victoires correct. 

On peut parler autant de “textures en bouche” que de mécaniques de jeu.

Ce n’est pas une double vie. C’est une seule et même personnalité qui n’a plus envie de choisir entre deux passions.

La table et l’écran : deux terrains de jeu

Il y a une vraie ressemblance entre préparer un bon repas et jouer une bonne partie. Dans les deux cas, on assemble, on teste, on improvise. Il y a du rythme, de la tension, des surprises. On peut rater lamentablement. Ou réussir avec panache.

Dans Fortnite, comme en cuisine, il faut savoir s’adapter. Tu penses faire une partie tranquille ? Mauvaise pioche : tu tombes sur un tryhard avec une SCAR en or. Tu veux faire un plat simple ? Tiens, t’as oublié la crème fraîche.

On compose avec ce qu’on a. Et parfois, ça donne des moments incroyables.

Le goût n’est pas élitiste — il est personnel.

L’un des plus grands malentendus autour de l’épicurisme, c’est de croire que c’est réservé à une élite. Faux. Le bon goût n’a pas besoin d’être cher, ou “validé” par la télé. Il doit juste être sincère.

Tu aimes ton canapé IKEA, ton curry maison, et ton Battle Pass ? C’est un lifestyle. Et il est tout à fait respectable.

Fortnite, comme la gastronomie, offre une infinité de variations. Des plaisirs simples, des extravagances, des ratés, des moments d’extase. C’est le terrain de jeu parfait pour les gens qui aiment ressentir quelque chose. Rire, se surpasser, improviser. Comme en cuisine. Comme en déco. Comme dans la vie.

Conclusion : le plaisir ne se segmente pas

On nous a vendu pendant longtemps l’idée que les plaisirs étaient à compartimenter. Que les “vrais” amateurs de gastronomie n’avaient pas de console. Que les gamers mangeaient uniquement en sachet. Qu’il fallait choisir son camp.

Mais on est en 2025. Et aujourd’hui, le bon goût est transversal. Il s’infiltre partout. Dans l’assiette, sur l’écran, dans la playlist Spotify, dans la manière dont on allume une bougie pour jouer au calme après le dîner.

Donc peut-on être épicurien et gamer ? Non seulement on peut — mais c’est peut-être même le combo ultime.

Prochaine étape : tester un accord met-vin-skull-trooper. À suivre.

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